Alcune sere fa (martedì 9 aprile, mi pare) avrei dovuto presentare a Parigi, in una conversazione col direttore del Musée du Jeu de Paume, Quentin Béjac, e quello dell’Istituto di Cultura Italiano a Parigi, Fabio Gambaro, l’opera di Luigi Ghirri, con un omaggio particolare alla stupenda mostra in corso al Jeu de Paume, appunto (la stessa più o meno di quella che esposta al Reina Sofia di Madrid). Per una serie di motivi alla fine io non sono partito, e mi ha sostituito all’ultimo senz’altro egregiamente un’amica molto più competente di me, Ennery Taramelli, che di Ghirri è studiosa e fu amica, e che ha pubblicato un anno fa un bel libro dal titolo Memoria come un’infanzia. Il pensiero narrante di Luigi Ghirri (Diabasis) Ho scritto però, prima di non partire per Parigi, un breve testo in francese indirizzato all’Istituto Italiano di rue de Varenne. Il testo è questo (è solo una lettera, ma si potrebbe chiamare forse “Extase…”)., ed è stato letto al pubblico da Olivier Favier, conduttore della serata all’Institut.
Mesdames et Monsieurs, chers Fabio Gambaro, cher Quentin Bajac,… certes je suis absent, mais je suis heureux que ce soir vous parliez de Luigi Ghirri, de son travail – dont j’ai été l’un des témoins. Ce travail se révéle de manière toujours plus manifeste comme une immense réserve et ressource de beauté et de sens – je veux vraiment dire “sens de l’existence” – face à ce qu’il y a de pauvre, voire d’insensé, qui caractérise nos années, pas seulement dans le champ esthétique. La rigueur apaisée de son regard, la sacralité qui dans ses images enveloppe chaque espace habité, ce qu’elles ont de pensif sans jamais être tristes, voilà des aspects qui placent le travail de Luigi Ghirri aux antipodes du populisme rhétorico-linguistique partout présent, et de toute forme de propagande à travers les images – sur ce point, il y a trente ans déjà Ghirri était à l’opposé d’un Oliviero Toscani, par exemple, donc à l’opposé de la publicité.
Ghirri était doté d’une clairvoyance et d’une tension à l’infini, j’y reviendrai, qui n’avait d’égale que son humilité, au sens propre d’humus, de terre: il se comparait aux oignons, si attachés à la terre, pour dire sa réticence à se déplacer. Sa tension simultanée vers le ciel et vers la terre traduisait symboliquement la capacité de faire coïncider transcendence et immanence, comme seuls les grands maîtres savent le faire. Je crois que c’est là aussi la raison de sa capacité innée à incarner et cadrer si exactement dans ses visions la section d’or.
Permettez-moi un court apologue sur son humilité. Un jour, alors que nous nous promenions dans un village de l’Emilie-Romagne, Luigi rencontra un camarade de classe de l’école primaire, qui après l’avoir arrêté et salué, lui demanda quel était son travail. “Je suis photographe!”, répondit Luigi. “Ah, et où se trouve ton magasin? — A vrai dire je n’en ai pas. — Mais alors où est-ce que tu fais tes photos? — Bah… Dehors, dans la rue, où ça se présente”, répondit Luigi en agitant vaguement le bras. Et l’autre, consterné, le regarda comme si Luigi était un pauvre malheureux.
Cette anecdote prête à rire parce qu’aujourd’hui Ghirri est célébré, à juste titre (et il l’était déjà à l’époque) comme l’un des grands artistes de la seconde moitié du XXème siècle. Aujourd’hui nous reconnaissons combien les photographies de Luigi Ghirri sont thérapeutiques, apportent un apaisement, et que leur bonheur vient de l’absence de médiations culturelles ou d’idéologies esthétiques; c’est aussi qu’elles savent communiquer le sens merveilleux d’une expérience dans au moins deux sens : la merveille en soi de pouvoir faire une expérience, et l’émerveillement comme contenu spécifique de l’expérience. Comme celle que Ghirri me raconta, en me parlant de son enfance, et des tableaux des maîtres anciens qu’il avait vu dans les musées. Recrééer et partager cet effet pré-culturel, peut-être même pré-linguistique, de la merveille esthétique, voilà un de ses buts. Et quelle merveille plus grande, plus absolue, qui ne peut même pas être contenue dans une pensée — encore moins dans une parole, quand bien même la parole qui la désigne existerait ?
Avant de revenir sur l’infini présent dans son travail (la série des Cieli, par exemple, ou des cartes, des enseignes, de ses propres livres dans la bibliothèques chez lui), participant ainsi à plein titre à la grande aventure de l’art conceptuel italien des années 1960 et 1970, le géomètres Luigi Ghirri avait monté, avec son inséparable Paola, une petite maison d’édition appelée justement ainsi, Infinito. Mes propos vont être absolument platoniciens, même si c’est en passant par Plotin. La vie humaine est manque d’éternité, et en ce sens elle est une asphyxie, tant qu’elle ne rencontre pas l’oxygène du Divin (ou de l’Infini), sans lequel la vie est ce qui tend vers la mort et rien d’autre. La vie et la mort s’équivalent, étant toutes les deux des états de manque. A l’inverse, l’éternité, ou en d’autres termes l’infini, est précisément cette dimension qui « manque de tout manque ».
Les photographies de Ghirri, dans leur tension évidente vers l’infini, non seulement attestent d’un désir d’évasion du monde, d’extase — unique possibilité de respirer —, mais elles le montrent comme pure merveille et avec le summum de la beauté que l’on peut exiger dans une œuvre humaine, et comme telle conçue dans un état de manque. L’évasion du monde de Ghirri est dans le monde, son extase — sortie dans une entrée sans fin — est parfaitement réussie là où elle est la plus adhérente au monde.
On entrevoit ou on approche l’infini en suivant le chemin de l’infiniment petit ou de l’infiniment grand. Ghirri aimait beaucoup un passage du Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa, où un homme est fasciné par la broderie qu’il voit sur le col de la robe d’une femme, et résume mentalement tout le processus qui va des fileuses aux tisserands, à la broderie, jusqu’aux pensées de la femme qui porte ce col assise à côté de lui dans le tram… La forme matrice est la vision de la simultaneité de l’univers dans les vers 67-108 du chant 33 du Paradis, lorsque Dante fixe son regard dans l’esprit de Dieu et qu’il voit la simultaneité et l’infinitude de tout ce qui est, tout ce qui arrive, même nous qui en parlons en cet instant.
La maîtrise humaine de Luigi, c’était de montrer des ouvertures à l’infini, de crééer et montrer des passages. Comme les portes sans porte qui encadrent le vide dans la campagne d’Emilie-Romagne, ou qui survivent dans les plages en hiver. Ou dans son dernier cliché, plein de brouillard, où on laisse l’incertitude et l’imprécision nous transporter avec un abandon retrouvé. De l’art conceptuel, Ghirri est passé à la description du territoire en engageant les amis écrivains, puis il est parvenu au brouillard, à l’effacement du territoire, en restant toujours fidèle à l’Infini (“inside the museums / infinity goes up on trial” – dans les musées / l’infinité est jugée”, chantait son cher Bob Dylan).
A sa constatation que plus personne n’est capable de regarder le monde, correspond peut-être une amertume analogue due au fait que plus personne n’est capable d’en parler et de parler. Nous avons besoin d’une manière de raconter qui soit à nouveau une expérience, qui nous donne le frisson du risque, du vertige, d’avancer vers quelque chose de proche de la vérité, peut-être déguisée en évidence. Eprouver l’expérience de voir les yeux fermés et de parler en silence.
TRADUZIONE ITALIANA (su richiesta)
Estasi (per Luigi Ghirri)
… Mesdames et Monsieurs, benché assente sono felice che parliate stasera di Luigi Ghirri, del suo lavoro – di cui sono stato uno dei testimoni. Esso si rivela sempre più manifestamente come una riserva e una risorsa immense di bellezza e di senso – intendo proprio di “senso dell’esistenza” – di fronte alla pochezza, o addirittura all’insensatezza che caratterizza questi anni non solo in campo estetico. Il rigore pacato del suo sguardo, la sacralità che avvolge nelle sue immagini ogni spazio abitato, la loro pensosità immune da tristezza, sono aspetti del suo lavoro agli antipodi del populismo retorico-linguistico oggi dilagante e di ogni forma di propaganda per immagini – cosa che già trent’anni fa poneva le fotografie di Ghirri all’opposto, per esempio, di quelle di un Oliviero Toscani, cioè della pubblicità.
Luigi era dotato di una lungimiranza e di una tensione all’infinito, come dirò tra breve, pari solo alla sua umiltà, nel senso proprio di humus, terra: si paragonava alle cipolle, così attaccate alla terra, per la sua riluttanza a muoversi. La sua tensione simultanea al cielo e alla terra traducevano simbolicamente la capacità di far coincidere trascendenza e immanenza, come solo i grandi maestri sanno fare. Credo sia anche questa la ragione della sua innata capacità di incarnare e inquadrare nelle sue visioni l’esatta sezione aurea. Luigi Ghirri insegnava di continuo che la case, come i cieli, sono dappertutto. Mi si permetta un brevissimo apologo sulla sua modestia.
Un giorno, mentre stavamo passeggiando in un paesino dell’Emilia, Luigi fu salutato e fermato da un compagno di scuola delle elementari, che gli domandò che lavoro facesse. Il fotografo! – rispose Luigi. “Ah, e dove ce l’hai il negozio?” Veramente non ce l’ho. “E allora dove le fai le foto?” Mah… Fuori, per strada, dove capita, disse Luigi vago agitando un braccio. Al che l’altro, costernato, lo guardò come se Luigi fosse un povero disgraziato.
L’aneddoto fa ridere perché Ghirri è oggi giustamente celebrato (e lo era già allora) come uno dei grandi artisti della seconda metà del XX° secolo. Oggi riconosciamo quanto le fotografie di Luigi Ghirri siano terapeutiche, diano sollievo, e la loro felicità viene dall’assenza di mediazioni culturali e di ideologie estetiche, ma anche dal saper comunicare il senso meraviglioso di un’esperienza in almeno due sensi: la meraviglia in sé di poter fare un’esperienza, e la meraviglia come contenuto specifico di un’esperienza. Come quella che Luigi mi raccontò parlando dell’infanzia, di fronte ai quadri classici visti da bambino nei musei. Ricreare e condividere quell’effetto pre-culturale, forse addirittura pre-linguistico, della meraviglia estetica, era uno dei suoi intenti. E qual è la meraviglia più grande, assoluta, che non può nemmeno essere contenuta da un pensiero – figuriamoci da una parola, anche se una parola che la designa esiste?
Prima di alludere all’infinito presente nel suo lavoro (la serie dei Cieli, per esempio, o delle mappe, delle insegne, dei suoi libri nelle librerie dentro casa) partecipando a pieno titolo alla grande avventura dell’arte concettuale italiana degli anni ’60 e ’70, il geometra Luigi Ghirri aveva messo in piedi con l’inseparabile Paola uno studio chiamato proprio così, Infinito.
La considerazione che segue è assolutamente platonica, anche se fatta propria da Plotino. La vita umana è la mancanza dell’eternità, e in questo senso è un’asfissia, almeno finché non incontra l’ossigeno del Divino (o dell’Infinito) senza il quale la vita è ciò che tende alla morte e nient’altro. Vita e morte anzi si equivalgono essendo entrambi stati di mancanza. Viceversa l’eternità, o in altre parole l’infinito, è precisamente quella dimensione che “manca di ogni mancanza”.
Le fotografie di Ghirri, nella loro evidente tensione all’infinito, non solo attestano un desiderio di evasione dal mondo, di estasi – unica possibilità di respirare – ma lo mostrano come pura meraviglia e col massimo della bellezza che si può pretendere da un’opera umana, originata cioè in uno stato di mancanza. L’evasione dal mondo di Luigi Ghirri è dentro il mondo, la sua estasi – uscita in un’entrata senza fine – è perfettamente riuscita là dove più aderisce al mondo.
All’infinito si allude o ci si avvicina seguendo la via dell’infinitamente piccolo o dell’infinitamente grande. Ghirri amava molto un brano del Libro delle inquietudini di Pessoa, un uomo affascinato dal ricamo che vede sul colletto del vestito di una donna, che riepiloga mentalmente tutto il processo che porta dalle filande ai tessitori, al ricamo e ai pensieri della donna col colletto seduta con lui sul tram… La forma matrice di questa poetica dell’infinito è la visione della simultaneità e dell’unità dell’universo nei versi 67-108 del canto 33 del Paradiso, quando Dante fissa lo sguardo nella mente di Dio e, rischiando di smarrirsi, vede la simultaneità e l’infinitudine di tutto ciò che è, di tutto ciò che accade, compresi noi che ne parliamo adesso.
La maestria umana di Luigi era nel mostrare aperture all’infinito, nel creare e mostrare varchi. Come le porte senza porta che incorniciano il vuoto nella campagna emiliana, o che sopravvivono nelle spiagge invernali. O nel suo ultimo scatto sulla nebbia, dove nel vago e nel bianco ci si lascia trasportare con un ritrovato abbandono. Dall’arte concettuale Ghirri passò alla descrizione del territorio reclutando gli amici scrittori, e approdò alla nebbia, alla cancellazione del paesaggio, restando sempre fedele all’Infinito (“inside the museums / infinity goes up on trial” – dans les musées / l’infinité est jugée”, cantava l’amato Bob Dylan). Alla sua constatazione che nessuno è più capace di guardare il mondo, forse corrisponde un’analoga amarezza sul fatto che nessuno è più capace di parlarne e parlare. Abbiamo bisogno di un modo di raccontare che sia di nuovo un’esperienza, che ci faccia provare il rischio di correre un rischio, una vertigine, inoltrarsi verso qualcosa di prossimo alla verità, travestita magari da ovvietà. Provare l’esperienza di vedere a occhi chiusi e di parlare in silenzio. B. S.